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VIGINUM dresse un bilan de la menace informationnelle observée lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 sur la période d’avril 2023 au 8 septembre 2024C
Dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (VIGINUM) a publié un bilan sur les menaces informationnelles observées durant la période d’avril 2023 au 8 septembre 2024.
Dans cet article, sont présentés les principaux modes opératoires identifiés pour ces tentatives d’ingérence et de manipulation, dont l’impact plutôt limité, n’a pas entraîné de perturbation des jeux, malgré le contexte exceptionnel, un contexte marqué par des tensions géopolitiques internationales majeures, une période post-électorale sur la plan national ainsi qu’une forte visibilité médiatique.
Cette visibilité a offert des opportunités aux acteurs étrangers de la menace informationnelle, qui ont pu exploité les réseaux sociaux pour diffuser des contenus malveilalnts, sur des thèmes clivants comme l'immigration ou la sécurité. VIGINUM a identifié 43 manipulations informationnelles, dont certaines coordonnées, comme la campagne pro-azerbaïdjanaise "OLIMPIYA" en 2023.
VIGINUM a identifié divers modes opératoires utilisés par les acteurs étrangers pour tenter de perturber le débat public numérique francophone. VIGINUM a identifié 43 manœuvres informationnelles ciblant les JOP24, dont deux campagnes coordonnées, notamment une impliquant des acteurs pro-azerbaïdjanais. Malgré la forte visibilité que permet cet événement que sont les JO, la plupart des manœuvres identifiées ont peiné à obtenir une visibilité suffisante pour affecter le débat public numérique francophone, malgré la reprise de certains contenus par des personnalités publiques française. Les acteurs étrangers ont principalement cherché à instrumentaliser certaines audiences nationales en exploitant leurs biais cognitifs. La forte mobilisation des médias et de la société civile a limité la pénétration de ces manœuvres.
Les principaux modes opérateurs adverses qui ont été observés avant et pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont les suivants :
Manœuvres sous fausse bannière
Utilisation de marques de reconnaissance ou modes opératoires d'un adversaire pour semer la confusion. Exemple : diffusion d'une vidéo de menace ciblant les athlètes israéliens en utilisant les codes de l'organisation ultra-nationaliste turque « Loups Gris ».
Amplification de la visibilité d'actions préalablement menées dans le champ physique
Utilisation d'actions physiques pour générer des publications en ligne. Exemple : diffusion de photos de graffitis prétendument apposés sur les murs de Paris.
Doxxing d’athlètes
Divulgation en ligne de données sur la vie privée d'un individu. Exemple : divulgation d'informations personnelles d'athlètes israéliens pour porter des accusations de crimes de guerre.
Création de contenus audiovisuels
- Contenus originaux : Production de contenus manifestement inexacts ou trompeurs. Exemple : diffusion d'une vidéo en langue mandarin avec des narratifs hostiles aux JOP24.
- Contenus usurpant l’identité d’organisations officielles : Création de contenus en usurpant le logo ou la charte graphique d'un média ou d'une institution. Exemple : diffusion de visuels d'appel au boycott de l'équipe olympique israélienne reprenant le logo d'Amnesty International.
Recours non transparent à des influenceurs
Utilisation de comptes disposant d'une forte audience pour amplifier la diffusion d'un contenu. Exemple : diffusion coordonnée de narratifs en langue anglaise dénonçant la cérémonie d'ouverture des JO.
Recours à des comptes inauthentiques
Utilisation de réseaux de comptes aux caractéristiques inauthentiques pour amplifier la diffusion de contenus. Exemple : diffusion de narratifs trompeurs en langue mandarin affirmant que 92% des produits dérivés des JOP24 seraient fabriqués en Chine.
Création et/ou amplification de hashtags
Création de hashtags polarisants relayés par de vrais internautes ou des comptes inauthentiques. Exemple : diffusion du hashtag #JOpourris2024 par le dispositif pro-russe RRN.
Décontextualisation de vidéos
Extraction d'une vidéo de son contexte originel pour tromper les audiences. Exemple : diffusion de vidéos décontextualisées faisant apparaître des infrastructures et des véhicules en feu à Paris.
Conclusion
Bien que les Jeux olympiques de Paris 2024 aient offert des opportunités pour des manœuvres informationnelles, la mobilisation des médias et de la société civile a finalement limité leur impact.